Activité physique et polyarthrite rhumatoïde,
des impacts sur les comorbidités

D’après les recommandations internationales de l’OMS, l’activité physique concerne tout le monde. En revanche, pour certains patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) comme la polyarthrite rhumatoïde (PR), la pratique d’une activité physique doit parfois faire l’objet d’adaptations. C’est notamment le cas des patients atteints de PR évolutive ou souffrant d’une ou plusieurs comorbidités. Le Dr Le Goux, rhumatologue et médecin du sport, nous partage les principales comorbidités de la PR ainsi que les impacts positifs de l’activité physique.

APA & PR impacts comorbidités APA & PR impacts comorbidités

1. Les comorbidités principales de la polyarthrite rhumatoïde

L’activité physique adaptée (APA) concerne principalement les patients ayant une PR déjà évoluée ou atteints d’autres handicaps. C’est donc en fonction des handicaps et des comorbidités existantes des patients atteints de PR, que le médecin va conseiller aux patients de pratiquer des activités physiques adaptées ou classiques. On peut schématiser 3 catégories de comorbidités principales de la PR : cardiovasculaires, respiratoires et autres d’ordre pondéral et métabolique. La difficulté rencontrée chez ces patients est de les motiver à lutter contre la sédentarité source de complications cardiovasculaires, et de lever les freins à la pratique de l’exercice physique (notamment la peur de la douleur induite par le mouvement).

  • Les comorbidités cardiovasculaires

    Le risque cardiovasculaire est à la fois un facteur de risque indépendant de la PR mais aussi un facteur d’aggravation de la maladie. En d’autres termes, si l’inflammation de la PR n’est pas contrôlée, elle peut aggraver le risque cardiovasculaire et à l’inverse, le mauvais état cardiovasculaire aggrave la PR. Selon l’activité physique recherchée et au cas par cas un bilan ECG avec épreuve d’effort peut être demandé.
  • Les comorbidités respiratoires

    En plus des comorbidités cardiovasculaires, il peut aussi y avoir des comorbidités respiratoires. Soit des comorbidités non spécifiques à la PR comme les maladies respiratoires telles que les atteintes bronchiques, par exemple les bronchopneumopathies et soit, des comorbidités plus spécifiques liées à la PR comme les pneumopathies interstitielles diffuses (PID). Mesurer la fonction respiratoire est donc important pour évaluer ce qui est applicable en terme d’intensité pour une activité physique. Cela lui permettra également d’évaluer sa progression.
  • Les autres facteurs de risques

    A cela, s’ajoutent d’autres facteurs de risques, notamment le surpoids, l’obésité et les troubles métaboliques comme le diabète qui sont également des facteurs de risques aggravants de la PR.
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2. L’intérêt de l’activité physique adaptée sur les comorbidités de la polyarthrite rhumatoïde

Chez les patients atteints de PR, l’activité physique agit, sur la force musculaire, sur la capacité respiratoire, la douleur et sur la fatigue notamment. 1, 2 L’APA apporte sans aucun doute des bienfaits aux patients atteints de comorbidités associées à la PR et qui sont majoritairement sédentaires. La sédentarité constitue un facteur aggravant de la PR sur le plan cardiovasculaire. Ainsi, l’impact positif de l’APA est double. Elle peut à la fois agir sur les comorbidités mais aussi sur les symptômes de la maladie elle-même.

Avec l’activité physique classique ou adaptée pratiquée de façon régulière sur une période d’au moins 3 mois, il est envisageable de réduire les traitements médicamenteux symptomatiques (paracétamol, AINS), et de rendre les traitements DMARD plus efficaces. Cependant, il est très important de noter que pour la PR, l’activité physique ne pourra s’instaurer durablement que si la maladie est contrôlée par un traitement de fond médicamenteux.

Il est donc possible de pratiquer une activité physique sur mesure avec des exercices adaptés à la situation individuelle de chaque patient. Le but n’est surtout pas de faire un surdosage. S’il existe une ou plusieurs atteintes fonctionnelles importantes concernant les articulations portantes chez le patient atteint de PR, le médecin pourra préconiser une activité physique adaptée en fonction du niveau d’atteinte périphérique (oligoarthrite des membres inférieurs, rhumatisme psoriasique et dactylites) avec des exercices en décharge effectués au sol. Par ailleurs, si les déplacements sont possibles, des exercices comme la marche sont envisageables, voire du vélo fixe qui peut être préconisé. Pour ne pas se démotiver rapidement, il est aussi possible de faire des exercices ciblés de mobilisation articulaire en activité continue pendant 10 minutes. On peut ainsi additionner un certain nombre de séquences de 10 minutes dans la semaine pour satisfaire les recommandations de l’OMS.

En définitive, pour le Dr Le Goux, faire de l’activité physique adaptée permet aux patients de reprendre confiance en eux, de remobiliser leurs articulations, et de diminuer certaines douleurs en dérouillant leurs articulations.

IMM-FR-2400044-NP - Mars 2024

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