Polyarthrite rhumatoïde et sport : Infos ou intox ?

1. Trouver le bon équilibre pour pratiquer une activité physique ou sportive

Certains patients atteints de polyarthrite rhumatoïde ne s’autorisent pas à continuer une activité sportive ou une activité physique, ou tout simplement à en démarrer une en raison des idées reçues ou des fausses croyances véhiculées par l’entourage ou parfois même certains professionnels de santé par principe de précaution. Pourtant, quel que soit l’état de santé, la pratique d’activité physique est tout à fait compatible lorsque l’on souffre de polyarthrite rhumatoïde et elle est même vivement conseillée.

Cependant, il y a quelques éléments à prendre en considération pour ne pas aggraver la maladie. En effet, Il est possible d’aggraver la douleur si les mouvements effectués sont mal exécutés ou mal adaptés.

Il s’agit donc de trouver un équilibre entre la pratique d’une activité physique ou sportive et être à l’écoute de son corps et des phases de sa maladie. Pour les patients sportifs pratiquant une activité sportive avant la survenue de la PR il peut y avoir des ajustements à faire pour continuer à pratiquer le même sport mais sans viser les mêmes performances ou bien la même fréquence de pratique. Pour les patients qui ne faisaient pas du tout d’activité sportive ou d’activité physique, il s’agira d’introduire petit à petit des exercices d’activité physique pour vivre mieux avec la maladie et pour éviter les complications.

2. Lutter contre les idées reçues sur la pratique d’activité physique et la PR

« L’activité physique use mes articulations ». Info ou intox ?

C’est faux, l’activité physique lorsqu’elle est bien pratiquée, n’use pas les articulations. Au contraire, les articulations ont besoin d’être entretenues grâce aux exercices physiques et ne pas pratiquer d’activité physique est un facteur important de fonte musculaire et de perte des capacités de faire de l’exercice (déconditionnement).

« Pratiquer une activité physique participe à me fatiguer davantage ». Info ou intox ?

Cette idée reçue est également fausse. La pratique d’une activité physique ou sportive permet de diminuer la fatigue ressentie, liée à l’inflammation chronique. Par ailleurs, l’immobilité augmente significativement la fatigue. Il est donc conseillé de pratiquer de l’activité physique pour se sentir moins fatigué. L’activité physique contribuerait également à améliorer le sommeil, à diminuer la douleur chronique et à lutter contre l’isolement. Selon une étude menée auprès de personnes âgées, il existerait une relation entre l’activité physique et l’isolement social notamment chez les personnes âgées. Ainsi, le sentiment de solitude peut être détourné en socialisant avec d’autres personnes.^1,2

De plus, l’activité physique peut contribuer à améliorer l’estime de soi. Une étude menée sur un groupe de femmes ménopausées, démontre une meilleure estime de soi chez celles pratiquant de l’activité physique à des niveaux plus élevés que les autres.

L’activité physique peut également aider à améliorer la qualité de vie et diminuer les symptômes dépressifs et l’anxiété. Une étude réalisée sur un échantillon de 200 personnes âgées, divisé en deux groupes (l’un pratiquant de l’activité physique et l’autre non), semble montrer que le groupe actif présente des scores plus élevés d’activité physique et de qualité de vie. Le groupe sédentaire quant à lui présente des scores plus élevés d’anxiété et de dépression.⁴

Enfin, l’activité physique diminue le risque d’ostéoporose et de maladie cardiovasculaire et a un impact positif sur l’activité même de la maladie (baisse du DAS28) et la capacité à faire des choses (baisse du HAQ).⁵

« Toutes les activités sportives et physiques sont permises quand on a une PR ». Info ou Intox ?

Ni l’un, ni l’autre. Il est préférable lors des poussées inflammatoires de ne pas solliciter excessivement les articulations concernées. Si l’on a des douleurs au niveau des articulations des jambes, on peut faire des mouvements du haut du corps et inversement si les articulations de l’épaule sont douloureuses on peut privilégier la marche ou la gymnastique douce par exemple. Être à l’écoute de son corps et de ses articulations est le plus important pour prendre la décision de pratiquer tel ou tel exercice. Avant de vous lancer dans la reprise ou le début d’une activité physique ou sportive, parlez-en avec votre rhumatologue. Il vous connait et sait si vous présentez des comorbidités (maladies associées) et il pourra vous orienter si besoin vers un kinésithérapeute ou enseignant APA.

« Il faut éviter tous les sports quand on souffre de PR » Info ou Intox ?

Les activités les plus régulièrement conseillées sont généralement la marche et la gymnastique douce, la natation, et le vélo par exemple mais il est tout à fait possible de pratiquer des activités sportives différentes selon votre état. Les étirements occupent une place très importante, quelle que soit le type d’activité physique choisie.

En définitive, il y a plus de bénéfices à pratiquer du sport ou une activité physique lorsqu’on est atteint de PR que de ne pas en faire. L’activité physique doit pouvoir être adaptée à la phase de la maladie, à sa sévérité en fonction de la présence ou l’absence des différentes poussées inflammatoires. Il faut toujours être à l’écoute de son état de santé et apprendre à faire les bons choix pour maintenir une activité physique régulière.

Sources >